RÉSIDENCES SECONDAIRES
La surtaxe d’habitation explose en 2021

Nice, la promenade des Anglais

Partager l'article

AccueilIMPÔTSRÉSIDENCES SECONDAIRES La surtaxe d’habitation explose en 2021

Les propriétaires de résidence secondaire en bord de mer, à la montagne ou à la campagne sont mécontents et la colère monte. Dans certaines villes, les maires ont voté une augmentation jusqu’à 60% de surtaxe sur l’impôt « Taxe d’habitation » concernant leurs biens.

Le nombre de ménages possédant une résidence secondaire s’élève à 3,6 millions. Pour eux, la taxe d’habitation 2021 n’a pas disparu. Ils vont même devoir s’acquitter de cette taxe avec en prime une surtaxe. Jusqu’en 2017, la majoration était uniforme: 20%. Depuis, selon les villes de France, la surtaxe varie entre 5 et 60%.

À Paris, en Ile-de-France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur les résidences secondaires sont majoritairement des appartements (60%). Ailleurs les maisons prédominent. Plus de 30% ont une superficie supérieure à 120 m2. À Paris, qui sont les propriétaires de ces appartements classés comme résidences secondaires ?

Comment loger des personnes qui souhaitent vivre à l’année dans telles ou telles villes? La population locale manque de logements pour vivre. Pour inciter les propriétaires de résidences secondaires à remettre leur bien sur le marché de la location classique de nombreux maires ont ainsi voté la surtaxe à 60%. 230 villes y ont eu recours en 2020.

Les villes concernées sont celles de plus de 50 000 habitants où l’on constate un fort déséquilibre entre l’offre et la demande immobilière. Les logements touchés par cette majoration sont des biens meublés et équipés qui ne sont pas utilisés à des fins familiales ou personnelles. En d’autres termes, ces villes subissent la location des biens immobiliers via les plateformes numériques comme: Airbnb, Abritel ou HomeAway. De nombreux propriétaires se tournent vers ce type de location, plus rentable financièrement à court terme que la location classique.

Avec cette surtaxe à 60%, les mairies tentent d’inciter les propriétaires à remettre leur bien immobilier sous-occupé sur le marché classique. À Bordeaux (Gironde), 5 600 logements sont concernés.

À Sète (Hérault), 93% des résidences secondaires ne sont pas détenues par des habitants de la ville. Le taux de majoration a donc été fixé à 40% par les élus, pour lutter contre les locations saisonnières.

Sur la Côte Basque, la ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) n’est pas épargnée non plus. Le nombre de résidences secondaires représente 40% du parc immobilier. La mairie a donc voté la surtaxe de 60%, car les habitants n’arrivent plus à se loger. Pour le maire, cette somme récoltée par la surtaxe va permettre de réhabiliter des immeubles préemptés. Les élus vont ainsi pouvoir injecter une partie de cet argent dans des programmes de construction. La rénovation de logements insalubres, appartenant à la commune, comme des travaux dans les écoles sont aussi au programme.

Pour les communes voisines, Bidart, Guéthary, Hendaye, Urrugne où le marché de l’immobilier s’emballe, on se demande si cette surtaxe n’est pas contre-productive. Comment empêcher la population aisée à acheter ou de posséder une résidence secondaire ? Comment peut-on les inciter à le proposer sur le marché de la location classique, ou alors, mettre leur bien en vente ?

À Saint-Nazaire, un couple de jeunes retraités s’en mord les doigts. Pour l’achat de leur T2, ils paient désormais 1 291€ par an de taxe d’habitation. Avant la majoration votée par la commune de 60%, ils ne payaient que 365€. La mairie ne souhaite pas voir, hors saison touristique, des rues entières avec des volets fermés. À Saint-Nazaire, on compte déjà 2 400 résidences secondaires.

Localisation des résidences secondaires sur le territoire

Les propriétaires de maison secondaire ont choisi majoritairement à 40% les climats de bords de mer. Le choix de la campagne vient en deuxième position avec 32%. Puis loin derrière le grand air de la montagne avec 16% talonné par les zones peuplées, les grandes villes pour 12%. Pour 38% d’entre-t-elle, les résidences secondaires se situent à 3 heures ou plus de la résidence principale.

LOCALISATION DES RÉSIDENCES SECONDAIRES EN FRANCE

Localisation des résidences secondaires en France

En 2020, on décompte 3,6 millions résidences secondaires et logements occasionnels en France (Hors Mayotte).

Source : Insee ; ministère de la Transition écologique et solidaire, Service de la donnée et des études statistiques (SDES) ; estimations annuelles du parc de logements au 1ᵉʳ janvier 2020 –
@ Anne-Marie HALBARDIER

Et pour d’autres ?

Séduit par cette mesure, certains maires souhaitent que leur ville soit déclarée en zone tendue (manque de logements). Le maire des Sables d’Olonne (Vendée) dont la ville répond à tous les critères, pourra donc en 2023, appliquer cette surtaxe aux résidences secondaires. Il espère ainsi faire diminuer la lucrativité des locations touristiques. Pour cela, la mairie a mis en place une prime de 5 à 10 000€. Il souhaite inciter les propriétaires concernés à remettre leur bien sur le marché de la location classique. En cas de rénovations, le montant total de cette prime peut atteindre 17 000€.

À Paris, comme à Marseille, Bordeaux, Nice, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Nazaire, Annemasse, ainsi que dans d’autres villes, la surtaxe sur la « taxe d’habitation » des résidences secondaires est passée à 60 %.

Pour conclure, la taxe d’habitation avec sa surtaxe et la contribution à l’audiovisuel public (CAP) au titre de l’année 2021 sont dues pour le 15 novembre 2021 pour tous ceux qui sont encore concernés.

LinkedIn

IMPÔTS La taxe d’habitation 2021

PARIS
Qui sont les propriétaires de résidences secondaires ?

Autres articles