TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES
Leur nombre s’effondre en France

TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES Leur nombre s’effondre en France

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La hausse des taux d’emprunt complique considérablement l’accès au crédit. C’est pourquoi beaucoup d’acheteurs voient leurs demandes de prêt rejetées par les banques. Résultat : effondrement du nombre de transactions immobilières sur l’ensemble du territoire français. Faisons un point.

Depuis plus d’1 an maintenant, la forte remontée des taux de crédit perturbe considérablement le marché immobilier. Au 3trimestre 2023, le taux moyen des crédits immobiliers, hors assurance et coût, était de 3,77% contre 1,78% à la même période en 2022. Conséquence, la capacité d’emprunt des ménages français a déjà chuté de 20 à 25%. Cette perte de pouvoir d’achat entraine forcément l’effondrement du nombre des transactions immobilières. Et malheureusement, cela s’observe dans toutes les régions de France.

Afin d’illustrer au mieux ce propos, perte de capacité d’emprunt, voici 2 exemples.

1ER EXEMPLE :

  • Avril 2022 à Toulouse, la banque octroyait un prêt d’un peu plus de 200 000€ à un taux de 1,5% sur 25 ans à un jeune couple disposant d’un revenu 2 500€.
  • Été 2023, même couple et même salaire, le prêt bancaire ne s’élève plus qu’à 150 000€.

Conclusion : une perte de 50 000€ (-25%) de pouvoir d’achat.

2E EXEMPLE :

  • Printemps 2022, à Versailles en région parisienne, la banque pouvait valider un prêt de 420 000€ sur 25 ans à un couple avec 6 000€ de revenus mensuels.
  • À l’été 2023, avec les mêmes critères, le couple ne pouvait plus emprunter que 330 000€.

Résultat : 90 000€ de perte de pouvoir d’achat, soit environ –27,3%.

Finalement, les exemples de perte de capacité d’emprunt se multiplient sur tout le territoire français et même, quels que soient les revenus.

TAUX D’EMPRUNT NATIONAL SUR 20 ANS ENTRE NOV. 2019 ET NOV. 2023

Le nombre des transactions immobilières s’effondre

© Anne-Marie HALBARDIER – Source : Empruntis – Novembre 2023

Perte de pouvoir d’achat = Chute des transactions immobilières

Avec la crise sanitaire du Covid, les prix de l’immobilier ont explosé. Pour les spécialistes, l’année 2021 a été l’année de tous les records dans l’immobilier. Seulement maintenant et depuis les 24 derniers mois le marché s’est inversé. Conséquence, les prix de l’immobilier baissent régulièrement dans la majorité des villes françaises. Malgré tout, les prix affichés demeurent encore trop élevés. Désormais, ils ne sont ni en adéquation avec les prix du marché, ni, surtout, avec la capacité financière des ménages.

En d’autres termes, à prix constant, les délais de vente s’allongent et, en plus, les biens en vente ont beaucoup plus de mal à trouver un acquéreur. Conséquence, le nombre de transactions immobilières s’écroule. Ci-dessous, ce tableau vous indiquera les régions les plus impactées par l’effondrement rapide des transactions.

LES VENTES IMMOBILIÈRES S’EFFONDRENT TRÈS RAPIDEMENT DANS CES RÉGIONS

RÉGION
NOMBRE DE VENTES - SUR 12 MOIS -
ÉVOLUTION - À 1 AN -
Auvergne-Rhône-Alpes
122 158
-14,0%
Bourgogne-Franche-Comté
41 338
-15,5%
Bretagne
55 444
-16,1%
Centre-Val de Loire
39 458
-14,8%
Corse
4 654
-14,6%
Grand Est
66 928
-15,0%
Hauts-de-France
73 597
-18,4%
Île-de-France
144 572
-16,8%
Normandie
51 355
-14,6%
Nouvelle-Aquitaine
103 323
-16,5%
Occitanie
107 101
-14,3%
Pays de la Loire
58 603
-17,3%
Provence-Alpes-Côte d’Azur
97 075
-15,5%

© Anne-Marie HALBARDIER – Source : Fnaim

Les transactions immobilières s’effondrent dans de nombreuses régions

La remontée des taux, la perte de pouvoir d’achat et les prix encore trop hauts modifient considérable le marché de l’immobilier. Cela donne, en chiffre, une chute de 16% du nombre des transactions réalisées entre septembre 2022 et août 2023 par rapport à l’année précédente.

TRANSACTIONS IMMOBILIERES Leur nombre s effondre en France - Novembre 2023

© Wayhomestu – He2 – AM HALBARDIER

Finalement, pour rééquilibrer la situation, des ajustements vont devoir se faire. En effet, aujourd’hui, les biens demeurent plus longtemps sur le marché car les propriétaires-vendeurs se refusent encore à baisser leur prix. Pour les spécialistes : « Finie l’euphorie post-Covid. Il faut savoir, qu’un bien en bon état et au prix du marché se vendra sans problème. »

L’analyse de Loïc Cantin* : « La crise est sévère, et nous n’en sommes qu’au début. » Pour lui, le bilan est alarmiste : « La situation devrait alerter les pouvoirs publics, qui ne semblent pas prendre la pleine mesure de cette crise […] qui bloque l’accès au logement pour de nombreux Français. »

Conclusion

Pour tout acquéreur, l’évolution des taux d’emprunt va continuer de constituer, dans les mois à venir, un critère déterminant lors d’un projet immobilier. De plus, les acheteurs vont devoir adapter leur projet à leur capacité financière, mais surtout, les vendeurs devront se résoudre à moduler leurs prix.

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* Loïc Cantin : Président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). Une des principales organisations représentatives des agents immobiliers.

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