
À la hausse des prix de l’immobilier et des taux s’ajoute une forte inflation, c’est pourquoi le pouvoir d’achat en France a fortement diminué. Donc, par rapport à l’année dernière, les délais de vente s’allongent progressivement. Finalement, le pouvoir entre vendeurs et acquéreurs change de main.
L’engouement des Français pour une meilleure qualité de vie, plus d’espace et de verdure, dût à l’effet Covid, chute et de ce fait, le marché de l’immobilier en pâtit. Conséquences, les délais de vente s’allongent. Donc, aujourd’hui pour vendre un bien immobilier, vous allez devoir être patient. Pourquoi ? Parce qu’en comparant avec la même période en 2022, les délais augmentent. Ainsi, pour la province, il faut compter en moyenne 67 jours au lieu de 61. Conclusion, pour les biens immobiliers, il faudra donc tenir compte de cette durée supplémentaire dans le processus de vente.
Après une flambée des prix dans les villes moyennes, puis un fléchissement en France voire même une baisse continue en Île-de-France, les agences constatent actuellement un ajustement des prix à la baisse. Tout d’abord, les nouveaux acquéreurs ne sont plus pressés, mais surtout ils n’hésitent pas à négocier les prix.
Dans les plus grandes villes du pays, les délais de vente s’allongent
Selon l’étude de Meilleurs Agents, sur les 25 villes de la carte ci-dessous, plus de la moitié d’entre elles ont des délais de vente qui s’allongent. Par conséquent, ils sont désormais supérieurs à ceux de l’année précédente. En outre, pour le tiers, qui a l’inverse, connait une baisse, celle-ci est due principalement à un rattrapage en comparaison des délais ultérieurement bas.
LES DÉLAIS DE VENTE S’ALLONGENT DANS PLUSIEURS VILLES FRANÇAISES
Le prix au m2 et le nombre de jours constaté pour la vente d’un bien immobilier en France au 1er avril 2023 puis, l’évolution sur 1 an.
© Anne-Marie HALBARDIER – Source : Meilleurs Agents
Dans les communes où le prix est élevé, soit à plus de 4 000€/m2, trouver un acheteur devient très compliqué. Voici quelques exemples de villes où les délais s’allongent :
- Paris : 10 177€/m2 → 62 jours en moyenne,
- Aix-en-Provence : 5 333€/m2 → 62 jours,
- Villeurbanne : 4 099€/m2 → 63 jours,
- Bordeaux : 4 865€/m2 → 70 jours,

© Vince Gx
Ville de Bordeaux
Tandis que pour Grenoble, qui affiche une hausse de 6,5% en 1 an et → 75 jours de délais, le prix est désormais de 2 974€/m2. Une situation qui a refroidi plus d’un acheteur.
En revanche l’immobilier dans les villes comme Tours → 74 jours, c’est plutôt une perte d’attractivité qui engendre une baisse de 4,2% en 1 an. Conséquence, le prix des biens immobiliers chute à 3 105€/m2.
Après la flambée des prix : le marché semble s’équilibrer, mais les délais de vente grimpent
Pendant cette période d’euphorie immobilière, les vendeurs étaient maîtres des prix. L’analyse des données affiche un nombre de transactions records et des prix qui flambent sur presque l’ensemble du territoire. Finalement, un constat définitif sur les 24 derniers mois : une hausse moyenne de +10,3% des prix de l’immobilier. Du jamais vu depuis la période 2009-2011.
Cependant, les biens immobiliers dans certaines régions s’en sortent mieux que d’autres… C’est ainsi le cas pour la Bretagne et les villes comme :
- Brest : 2 401€/m2 → 38 jours,
- Rennes : 4 201€/m2 → 46 jours.
Ou bien, plus au nord → 48 jours pour :
- Le Havre : 2 194€/m2,
- Lille : 3 470€/m2.

© Martin Falbisoner
Ville du Havre
Néanmoins, pour Thomas Lefebvre* le marché s’équilibre : « …On voit bien que, dans les grandes agglomérations comme Paris, Lyon ou encore Bordeaux, un plafond de verre a été atteint. Les prix baissent depuis 1 an. » Si vous regardez le nombre des transactions annuelles de biens immobiliers, pour 2021 et 2022, elles étaient autour des 1,1 à 1,2 million. Pour la fin de l’année 2023, les spécialistes annoncent seulement un chiffre autour du million. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez lire l’article “Bilan 2022 et perspectives 2023”.
Les délais de vente pour les biens immobiliers s’allongent, car les acquéreurs reprennent la main
Autre analyse de l’expert sur le marché de l’immobilier depuis quelques mois : « La hausse des délais peut s’expliquer par le fait que les acheteurs prennent beaucoup plus leur temps qu’auparavant. Dorénavant, ils comparent, négocient, réfléchissent… Résultat : les vendeurs commencent à accepter l’idée qu’ils ne pourront plus vendre au prix de l’année dernière. »
Le contexte économique a radicalement été modifié. L’écart entre le taux d’intérêt et le taux d’usure se réduit. De plus, depuis 1 an le conflit ukrainien a des conséquences bien visibles :
- Inflation +6,6%
- Hausse des prix de l’énergie
- Flambée des coûts des matériaux
Résultat, un climat peu propice pour des ventes rapides.
De plus, précise Yannick Jehanno** : « Il ne faut pas oublier non plus le poids du climat social avec la contestation du projet de loi sur la réforme des retraites. Parce que le premier moteur pour acheter, c’est la confiance en l’avenir. Aujourd’hui, les ménages pensent surtout à épargner. »

© Lomig
PARIS – Rue des Batignolles – 75017
Le marché semble s’équilibrer
Après l’euphorie et les 2 ans de crise sanitaire, les spécialistes remarquent qu’aujourd’hui, le marché semble s’équilibrer. En d’autres termes, plusieurs phénomènes entrent en lisse. C’est principalement la remontée des taux d’emprunts ainsi qu’un manque d’apport personnel suffisant.
Par exemple, en 1 an, les Français ont perdu 20% de capacité d’emprunt, c’est donc un réel frein pour investir. En outre, en comparant 2022 et 2023, la Banque de France a publié en mars les chiffres suivants : – 50% de production de crédit, soit seulement 13,7 milliards d’euros. Surtout, nous faisons face à la production la plus basse depuis 2015.
Conséquence, c’est un très fort ralentissement des transactions sur le marché. Moins de ventes donc pour les biens immobiliers disponibles les délais s’allongent. De plus, de nombreux dossiers de demandes de prêts sont encore refusés par les banques.

© Maren Winter – AM Halbardier
La Banque de France a publié de nouvelles recommandations concernant les conditions d’accès au crédit immobilier. Désormais, le taux d’endettement ne doit pas dépasser les 35% au lieu de 33% auparavant
Coût du crédit : difficulté à emprunter donc à acheter
En ce moment, le taux d’intérêt tourne autour des 3%, voire 3,5%. Finalement, de nombreux spécialistes pensent qu’il peut grimper jusqu’à 4% d’ici juillet/août. En raison de cette augmentation, la capacité des emprunteurs est grandement impactée. Parce que 1 point de plus représente -10% de pouvoir d’achat.
Tandis que, les primo-accédants sont pratiquement exclus du marché. Pourquoi ? Parce qu’en plus des diverses hausses, les banques demandent actuellement presque 20% d’apport personnel.
Donc, une conclusion s’impose : moins d’acheteurs potentiels égalent moins de visites, alors, un ralentissement des ventes. Résultat, les délais de vente augmentent fortement.
Surtout, avant toute visite d’un bien immobilier, n’hésitez pas à bien préparer la liste de questions que vous poserez à l’agent immobilier ou au vendeur.
« Les acheteurs doivent aussi se rendre compte qu’attendre n’est pas forcément une bonne solution. », analyse le patron du réseau Laforêt. Parce que, « Certes, les prix des biens peuvent baisser et encore, ce n’est pas certain. En revanche, ce qui l’est, c’est la hausse des taux. Donc plutôt que de retourner sur les sites d’estimation immobilière chaque semaine pour voir si les prix chutent, les acheteurs devraient surtout recalculer leur capacité d’emprunt. Ainsi, ils pourraient avoir des surprises. »

© Rachel OMNÈS
Pont de l’iroise à Brest
Biens immobiliers et post-Covid-19 : l’attraction pour les villes du littoral ne se démenti pas
Tout d’abord, les acquéreurs sont toujours autant séduits par les habitations situées sur les côtes maritimes. Ainsi, d’après Éric Allouche*** : « Le Covid et le confinement ont joué un rôle particulièrement important dans la perception de l’habitat. » Par conséquent, « Les gens veulent un cadre de vie agréable, notamment ceux qui sont passés en télétravail, d’où le succès des villes proches du bord de mer. »
En conclusion
Les délais de vente pour les biens immobiliers s’allongent, mais de nos jours comme depuis toujours, se créer un patrimoine immobilier en investissant dans la pierre demeure une valeur sûre et intelligente. Surtout, tant que l’inflation est supérieure aux taux d’intérêt, vous êtes gagnant ! Alors, futurs acquéreurs, visiter et négocier. Même avec 1 million de transactions pour fin 2023, le marché préserve son dynamisme. Surtout, qu’entre 2010 et 2020 le nombre était autour des 900 000.
PAROLE D’EXPERT
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* Thomas Lefebvre : Directeur scientifique pour SeLoger et Meilleurs Agents.
** Yannick Jehanno : Patron du réseau Laforêt.
*** Éric Allouche : Directeur exécutif chez Era Immobilier.