
L’année 2024 voit le prix du m2 à Paris chuter doucement, mais sûrement. Ainsi, au 1er mars 2024, il s’affiche aux alentours des 9 400€/m2. Cependant, selon les prévisions des experts, la baisse pourrait s’accélérer et passer, avant la fin de l’année, sous la barre des 9 000€/m2. Un nouveau seuil psychologique à franchir !
Selon l’estimation de la plate-forme Meilleurs Agents, le prix moyen du m2 à Paris recule encore de 0 ,7% en 1 mois. Mais aussi de -1,4% lors des 2 premiers mois de l’année 2024. Les prix de l’immobilier depuis janvier sont en baisse. Conséquence, au 1er mars 2024, le m2, dans la capitale, s’affiche à 9 403€. « Ce rythme de baisse mensuelle est plus élevé que l’année dernière où Paris perdait 0,5% en moyenne par mois. », déclare Thomas Lefebvre*. « Ça peut sembler faible comme différence, mais c’est costaud. » Conclusion, le prix de l’immobilier parisien est bien parti pour atteindre prochainement la barre des 9 000€/m2.
En résumé, selon l’analyse du site d’estimation immobilière en ligne, la chute des prix en 1 an s’élève à 6,6% et même -10% depuis janvier 2022. Car, cette année-là marquait le début du retournement du marché. Parce que, pour revoir des prix inférieurs à 9 500€/m2, il faut retourner à l’été 2018.
Afin de connaitre le prix du m2 immobilier dans les arrondissements de la capitale, au 1er mars 2024, reportez-vous au tableau ci-dessous.
ÉVOLUTION DES PRIX de l’immobilier parisien
– PRIX POUR UN APPARTEMENT Au 1er mars 2024 –
Arr.
|
Prix €/m2
|
Évolution
à 3 mois |
Évolution
à 1 an |
---|---|---|---|
I er
|
12 865
|
-1,5%
|
-1,7%
|
II e
|
11 295
|
-0,1%
|
-3,5%
|
III e
|
11 517
|
-0,7%
|
-7,6%
|
IV e
|
12 300
|
-1,2%
|
-8,7%
|
V e
|
11 780
|
-1,2%
|
-7,9%
|
VI e
|
15 058
|
-0,0%
|
-4,2%
|
VII e
|
13 888
|
-1,4%
|
-6,4%
|
VIII e
|
12 189
|
-0,5%
|
-2,5%
|
IX e
|
10 482
|
-0,7%
|
-5,9%
|
X e
|
9 620
|
+0,5%
|
-1,9%
|
XI e
|
9 636
|
-0,6%
|
-6,3%
|
XII e
|
8 902
|
-1,0%
|
-6,3%
|
XIII e
|
8 572
|
-0,8%
|
-5,4%
|
XIV e
|
9 348
|
-0,3%
|
-6,3%
|
XV e
|
9 175
|
-1,3%
|
-8,3%
|
XVI e
|
11 112
|
-1,0%
|
-5,9%
|
XVII e
|
10 038
|
-0,8%
|
-8,4%
|
XVIII e
|
8 742
|
-0,8%
|
-7,9%
|
XIX e
|
7 895
|
-0,3%
|
-8,0%
|
XX e
|
8 310
|
-0,6%
|
-7,2%
|
© Anne-Marie HALBARDIER – Source : Meilleurs Agents
Prix moyen de l’immobilier parisien, jusqu’où descendra-t-il ?
L’ensemble des arrondissements de Paris affiche des baisses de prix sauf, le VIe et le Xe. Ainsi, le prix immobilier parisien dans le VIe restent stables à 15 058€/m2. Mais, un arrondissement sort du lot, le Xe. C’est le seul à afficher une légère hausse de +0,5% du prix immobilier parisien à 9 620€/m2.
Tout d’abord, en 1 an, soit entre février 2023 et février 2024, 4 arrondissements enregistrent des reculs certains de 8% et plus, les IVe, XVe, XVIIe et XIXe. Cependant, le VIe arrondissement, le plus cher de la capitale, malgré des prix restés stable, enregistre quand même une chute de 4,2%. « Entre le XIXe, le moins cher de Paris à 7 895€/m2 et le VIe, la différence de prix immobilier parisien va du simple au double, on n’a jamais enregistré un écart aussi grand entre arrondissements. », s’alarme l’expert.
Les données des notaires de Paris et du site d’estimations en ligne sont, cette fois-ci, raccord. Le prix moyen du m2 dans la capitale va se situer en avril à 9 410€, soit un recul de -8% en 1 an. « En novembre, nous passions sous la barre des 10 000€/m2 et 4 mois ½ plus tard, c’est autour des 9 500€/m2. », déclare Élodie Frémont**.
Des taux d’intérêt encore élevés conséquence, le nombre de ventes immobilières en baisse
Pour une autre plate-forme en ligne de vente immobilière, Bien’Ici, le constat est le même que pour Meilleurs Agents. « Si nous constatons aujourd’hui sur la plate-forme, des prix affichés en moyenne supérieurs à 10 000€/m2 à Paris, les prix de vente pourraient passer sous la barre des 9 000€/m2 d’ici la fin de l’année. », analyse Philippe de Ligniville***. « Des taux d’intérêt encore élevés, l’allongement des durées de diffusion des annonces et une offre de biens à vendre qui augmente. »
Cependant, Stéphane Fritz**** n’est pas du même avis : « L’activité a commencé à frémir depuis début janvier : les acteurs poussent à nouveau la porte de nos agences immobilières. Pourquoi ? Parce qu’ils sont rassurés par la relative stabilité des taux de crédit depuis fin 2023. » De plus, « Les propriétaires nous sollicitent à nouveau en nombre pour des estimations, et pour la majorité, ils souhaitent finaliser leurs ventes avant le début des Jeux olympiques. On n’anticipe pas de baisse des prix de l’immobilier parisien, au contraire ! »
Immobilier parisien : des prix sous les 9 000€/m2 ?
Mais, c’est aussi un autre point de vue plus modéré du côté d’Élodie Frémont donc, des notaires du Grand Paris. « Je ne suis pas certaine qu’on passe sous les 9 000€/m2 cette année, non pas parce que la crise se tasse, mais en raison du très faible nombre de ventes. » De plus, dans un marché parisien complexe, la capitale continue de perdre des habitants.
Tout d’abord, concernant l’immobilier parisien « On a perdu un tiers de nos acquéreurs. Ceux qui pourraient baisser leurs prix reportent leur vente. Par conséquent, on enregistre essentiellement des ventes contraintes comme à la suite d’un décès, d’un divorce, d’une succession… »
Et de rappeler « Que les prix baissent, c’est en soi positif, mais que les volumes de ventes baissent aussi vite en 2022 et 2023 :
- -25% en Île-de-France,
- -22% à Paris,
Ça, c’est une catastrophe. C’est le signe que le marché est bloqué. »
Le pouvoir d’achat des ménages reste très impacté par un taux d’intérêt, hors assurance et frais de dossier, encore trop élevé, voir le graphique ci-dessous.
– ÎLE-DE-FRANCE –
TAUX D’INTÉRÊT MOYEN HORS FRAIS DE DOSSIER ET DE GARANTIES

© Anne-Marie HALBARDIER – Source : Meilleurtaux.com
En d’autres termes, selon Meilleurtaux en Île-de-France : « On est en déconnexion totale entre les vendeurs et les acheteurs. Les premiers sont de plus en plus contraints, mais ils restent encore ancrés sur des valeurs du passé. Les deuxièmes ont perdu de leur pouvoir d’achat et voient celui-ci bloqué par des taux d’intérêt encore hauts. Sur 25 ans, la moyenne s’affiche encore à 4,1% », voir graphique ci-dessus.
Les prix de l’immobilier parisien chutent encore, est-ce une bonne nouvelle ?
Comme au début de chaque année, le gouvernement annonce aux Français des augmentations de prix, des changements de normes, de lois, etc… Par conséquent, le secteur de l’immobilier ne dérogera pas à cette règle.
Malgré une augmentation des dossiers de prêts accordés par les banques, celles-ci demandent néanmoins plus de garanties et donc, un apport personnel supérieur. En d’autres termes, le marché de l’immobilier demeure par conséquent restreint aux ménages les plus aisés.
La légère baisse des taux de crédit peut-elle impulser un nouveau souffle au marché immobilier ? Eh bien, pas si sûr… « Cela prend du temps de relancer la machine, car beaucoup d’acheteurs ont été découragés par des refus de prêts essuyés l’an dernier. » De plus, « Dans un marché baissier, les vendeurs choisissent en majorité d’attendre, à part ceux qui sont contraints de vendre. », résume Thomas Lefebvre. Car, entre 2022 et 2023 les ménages ont vu leur pouvoir d’achat immobilier diminué de -20m2.
Conclusion, d’après Élodie Frémont : « On n’a jamais vu une crise atteindre des niveaux de volume de ventes aussi bas prendre fin en 2 ou 3 ans. Celle de 1992 s’est prolongée 5 ans avec des ventes en recul de 40%… Il faut donc s’attendre à ce que ça dure. »
PAROLE D’EXPERT
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* Thomas Lefebvre : Directeur scientifique du site Meilleurs Agents.
** Élodie Frémont : Notaire à Paris et présidente de la commission des statistiques immobilières des Notaires du Grand Paris.
*** Philippe de Ligniville : Directeur général adjoint de Bien’Ici.
**** Stéphane Fritz : Président de Guy Hoquet Immobilier.